Musique, genre et dynamiques de pouvoir (fr)

A l’occasion de NS Lab, le programme réflexif du festival Nuits sonores, nous avons accueilli l’équipe de Majeur·e·s (shesaid.so France) pour une conférence  » « Musique, genre et dynamiques de pouvoir » 

Il y a eu un formidable engouement pour cette conférence et nous sommes heureux·ses de voir que ces sujets, auparavant invisibilisés, trouvent aujourd’hui leur auditoire.

Vous pouvez écouter ou réécouter en podcast la discussion ici.

Club cultures face à la guerre en Ukraine (en)

Stream solidaires, événements caritatifs, accueil d’artistes en résidence, aides humanitaires… De Tbilissi à Paris, les scènes électroniques se mobilisent face aux drames engendrés par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. À différents/divers niveaux, les différentes communautés des club cultures s’activent pour soutenir celles et ceux impacté·es par la guerre, comme la Clubcommission à Berlin. De quoi (re)poser la question du rôle de ces cultures.

Car si une minorité déplore la politisation accrue des musiques électroniques, elle oublie que le politique est inhérent aux club cultures. C’est ce que rappelle la journaliste ukrainienne Mariana Berezovska dans une tribune puissante pour le média Resident advisor : l’importance de la place qu’occupait Kyiv juste avant la guerre dans l’imaginaire des clubbeurs et des clubbeuses de toute l’Europe.

La journaliste exhorte alors artistes, acteur·ices culturel et citoyen·nes à prendre leurs responsabilités, à l’heure où des DJs ukrainien·es prennent les armes et des clubs à Kyiv se transforment en refuge.

Comment les médias racontent les migrations (fr)

Engagé dans la coopération européenne EU-MED portant sur « la narration des migrations » European Lab s’attache à questionner les récits de migration, comment ils se composent, ce qu’ils produisent : compréhension ou peurs irraisonnées?

Comment faire entendre des récits mobilisateurs, lucides et inspirants qui contrecarrent les psychoses sécuritaires, replis identitaires et propos déclinistes ? Les dernières éditions d’European Lab, à Bruxelles et Paris, ont ainsi accueilli témoignages de parcours migratoires, histoires d’hospitalité, prises de paroles engagées, performances artistiques.À Lyon, NS Lab propose d’analyser les récits de migration portés par des médias, de part et d’autre la Méditerranée, de la Tunisie à l’Est de l’Europe.


Comment les mouvements de population, internes au continent africain (les plus importants) et aux frontières de l’Europe, sont-ils rapportés par les médias ? Par qui sont-ils produits, comment sont-ils perçus ? Autre enjeu : comment des personnes en situation de migration ou qui l’ont été peuvent-ils (re)prendre la main sur leurs propres récits en produisant des contenus médias voire en créant leur média, comme Guiti News ?
Cela suppose, notamment, d’accueillir et accompagner les journalistes réfugiés à poursuivre leur métier malgré les obstacles, dont la barrière de la langue, et la précarité.

Contre-culture brésilienne : électronique, incandescente et politique (en)​

Dans un pays, le Brésil, présidé par un Jaïr Bolsanoro connu pour son autoritarisme et ses outrances réactionnaires, les droits des minorités, notamment LGBTQIA+ sont largement réprimés.

En 2021, plus de 300 personnes LGBTQIA+ ont été tuées dans le pays et à Rio de Janeiro, environ 90% des personnes tuées par la police en 2020 sont des hommes noirs. Dans ce contexte, les musiques électroniques, le baile funk et la techno représentent une réponse directe et contestataire à ce pouvoir en place. Des artistes significatifs viennent nous témoigner comment ces musiques sont le pilier de la contre-culture au Brésil aujourd’hui : dérangeant pour certain·e·s, elles permettent aux sexualités plurielles d’advenir, créent des espaces d’expression et de représentation de la jeunesse noire, queer et non-binaire.

À l’affiche de Nuits sonores 2022, Teto Preto et son collectif Mamba Negra organisent des soirées, au Brésil, où les personnes trans et les drag queens ont des entrées gratuites, à vie. MC Carol quant à elle s’est présentée aux élections pour la représentation de l’État de Rio de Janeiro sur la liste des candidats du Parti communiste brésilienen 2018.

Résolument politique, par ses performances scéniques subversives et son utilisation de la musique forte, puissante, la scène électronique entre en résistance contre le pouvoir en place, promeut la liberté des expressions, des identités et lutte contre le racisme. Elle puise dans ces revendications la force d’un véritable contre-pouvoir dont les modalités d’action divergent radicalement de l’Occident : c’est véritablement la création d’un système parallèle, qui se cherche et s’invente sans arrêt, à travers la performance et l’art.

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